Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 28 décembre 2010

Bu par ciel de neige

Crozes-hermitage 07 de Paul Jaboulet Aîné, merveilleux vin élégant et facile, malgré son jeune âge (mais dans un beau millésime), tanins soyeux, joli fruit, l’élevage encore un peu présent, mais on voit bien que le talent de Denis Dubourdieu (Dédé-la-science) est passé par là, c’est très bon.
Cru Monplaisir 09 du château des Eyrins (maintenant chez les jeunes Gonet-Médeville), nécessite d’être aéré longuement en raison de son très jeune âge, mais très belle bouteille, le roi des bordeaux à 10 euros.
Bahans-haut-brion 01, la modernité bordelaise dans son accomplissement. Finesse et structure, grande fraîcheur, les beaux bordeaux, on les aime pour ça.
Clos-des-fées, grenache blanc, vieilles vignes 09. Un joli blanc, son goût de sud avec une fraîcheur de plus, sans les embrouilles gustatives qu’on rencontre parfois dans les vins de ces pays-là. Un instant de belle tenue, la parenthèse enchantée, les grandes filles adorent. Ne pas boire trop frais, on rate des trucs. J’en ai d’autres, je leur ai voté cinq ans de repos à fond de cave, pour voir comment ça se passe. Bon, y en a bien une ou deux qui passeront d’ici là.
Cor-römigberg, 2000, Alois Lageder. Un cabernet-sauvignon italien du nord, du Haut-Adige aussi connu comme le Sud-Tyrol. La belle trame qui tient un grand fruit, le vin tout neuf malgré ses dix ans, un joli toasté, la bouche ample et bien tapissée, avait vingt ans devant lui. Même mâtiné austro-hongrois, l'Italien est fort, quel talent.
Orpale, cuvée prestige de Saint-Gall, blanc de blancs, magnum. Très bien, sans grande surprise, pur et frais, bon. Totalement écrabouillé par le champagne qui l’a immédiatement suivi, mais plus personne n’avait soif et nous sommes restés à deux (en fait, trois avec un Henriot 96 en magnum aussi) confirmant ainsi que le magnum est un format idéal pour deux amateurs. Oui, un soir de messe de minuit, maison désertée, le calme revenu, idéal pour un tête-à-tête de méditation dégustatrice, je l’avoue avec gourmandise, nous avons sifflé à deux un magnum d’un champagne merveilleux qui a fait dire à mon complice qu’il n’avait jusque là jamais bu de champagne, qu’il venait de comprendre ce que je lui dis depuis des lustres sur le champagne, ses qualités au vieillissement. Il faut bien dire que cet Henriot 96 était d’une sorte de perfection aromatique et de complexité très au-delà de ce qui se pratique d’ordinaire. Et nous nous sommes vautrés avec volupté dans l’abricot et le miel. Un peu seuls, bien sûr, mais ce n’est pas à des grandes filles glacées par une messe de minuit servie à 5°C en un peu plus de deux heures qu’on peut expliquer des choses pareilles (volupté, abricot, miel). Ce sont deux autres magnums qui prirent huîtres et coquilles saint-jacques par la main. Un chassagne-montrachet et un meursault de François d’Allaines dont je n’ai pas retenu les millésimes, mais pas jeunes-jeunes. On s’est tous un peu foutu sur la gueule à propos des mérites comparés de l’un et de l’autre, un vrai dîner de Noël en famille.
Le lendemain, retour maison et une bouteille de Pure, le non-dosé de Pol Roger. Parfaitement à sa place, fraîcheur réparatrice idéale avant de remettre le couvert le soir même.
Voile pudique sur deux magnums terriblement ennuyeux, champagne et pomerol. Vite autre chose. Château Calissanne, Clos Victoire, 2004. La cuvée de prestige de Calissanne. Ou comment apporter une énième preuve que l’assemblage syrah – cabernet sauvignon est une très bonne idée, ça marche très bien. Toutes les qualités des deux cépages, beau vin de grande structure, matière très présente, le bonheur avec une belle viande. Une table en joie, quoi de mieux ?
Laurent-Perrier, Brut L-P, l’entrée de gamme de la maison, sur des huîtres et des saucisses, des brebis du Causse Méjean (allez hop, wikipedia), quelques feuilles de salade artistement assaisonnées pour faire glisser et voilà un déjeuner de roi (et de Charentais) et léger avec ça, se souvenir qu’il y a de très belles maisons qui font des BSA parfaits, démonstration éclatante et modèle pour le monde : Taittinger, Pol Roger, Charles Heidsieck (prions pour Charles), Philipponnat. Ecrire sur son ventre avec un gros feutre que le champagne est un truc simple qui s’articule très bien avec une gastronomie basique et abordable, pourvu que les produits soient de bonne qualité, bien sûr. Ne jamais l’oublier au moment d’acheter du caviar, du saumon fumé et toutes ces choses.
Il y a une suite à venir, c’est sans fin, ces bonheurs-là.

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