Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 30 janvier 2012

Que manger avec de l’eau ?



Ces ravissantes petites horreurs s’appellent des macarons glacés. C’est comme un macaron, mais avec une crème glacée à la vanille (en haut) ou un sorbet framboise (en bas). La maison Labeyrie, qui a commis ce feu d’artifices de couleurs… artificielles, sort d’un coup d’un seul une mini-gamme de quatre macarons plus flashy les uns que les autres. Je n’y ai pas encore goûté, mais c’est le genre de junk-food revisitée que j’essaie volontiers, histoire de voir de quoi les foodistas les plus sottes se nourrissent, c’est instructif. Mais une fois, pour voir. Et avec ça, il n’y a guère que l’eau qui puisse s'en arranger. Ou, pour les amateurs les plus exigeants, une jolie bouteille de tokaji azsu, 4 ou 5 puttonyos, voire moins, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de sortir les grands tokajis.
C’était ma contribution du lundi. Promis, je ne vous montrerai plus des trucs pareils.

jeudi 26 janvier 2012

L’Italie du vin, de plus en plus

Le Piémont vu de Barbaresco

L’Italie et moi, l’émoi le plus banal. Dites Toscane dans un dîner et tout le monde s’évanouit, les sourires d’affranchis, le fond des yeux se tapisse de souvenirs (certaines ont les joues roses), on s’y connaît en Toscane, le pia-pia s’affole. Les plus pizzas pousseront des petits cris « chianti, chianti ». Le tifoso, le vrai, dira « super-toscan » en expliquant de quoi il s’agit, il est le prof et vous, l’amphi. Vous baillez.
Je ne fais pas à ce point défaut à ce troupeau, mais.
Mon Italie est alternative très peu, un peu. C’est une Italie de demi-saison. Automne, printemps. C’est une Italie du nord, Piémont, Frioul, Vénétie et Trentin, Lombardie. Le bord d'un lac, s’il fait chaud. Ce plaisir est venu du fond de mon verre. Rien d’original, un barbaresco 01 de chez Gaja. En buvant cette bouteille, avec Angelo-paysan-fils-de-paysan qui ne vous raconte pas comment il est devenu Gaja le godfather des vitis transalpins, il nie, vous riez et vous trouvez que, oui, le Piémont ça joue juste. Vous y retournez sans cesse. Des lacs du nord aux ondulations des Langhe.

Un joli vignoble à Barolo

Cette fois, trois jours de truffes blanches à Treiso, au Ciau del Tornavento, le restaurant-planque des amateurs avec vue et cave de folie, à la suite de trois jours au bord du lac de Côme, au Davos du vin. Le Piémont en deux services.
Ici, les villages sont construits au sommet des collines. En novembre et sous un ciel bleu dur, les vallées sont envahies de brouillard toute la matinée et les villages respirent au soleil, il fait zéro, c’est tonique. Les vignes de toutes les couleurs du jaune, de l’ocre et même du rouge, plantées dans tous les sens, ce patchwork, dégringolent les pentes abruptes et on comprend très bien que ce sont des terroirs fantastiques et impossibles, des vignobles a mano. D’où les vins du Piémont. Trois jours de barolos, rien à moins de dix ans d’âge. Le moindre bistro de village paumé propose un choix de barolos au pichet et très bons, ils vont si bien avec une cuisine de bonté, cette spécialité italienne.

Le restaurant-hôtel Ciau del Tornavento est ce bâtiment blanc
au centre de la photo, à gauche de l'église de Treiso




Au Ciau, ce ciabot-mentin-ginestra, barolo 2001 de Domenico Clerico, des fleurs et des fruits, une ampleur et des saveurs, la persistance, si ce n’est pas le top de l’appellation, c’est son frère jumeau, ils sont quelques-uns, une vraie portée. Parmi lesquels, un autre barolo de chez Roagna. Un vin « biiip », non, je le dis pas, je vais me faire pourrir. Mais très bon. Dans la bonne humeur, poussons vers la porte d’à-côté. Le Haut-Adige, les Dolomites, les lagreins de Hofstatter ou de Alois Lageder, les teroldegos d’Elisabetta Foradori dont on a déjà beaucoup parlé sur ce blog, ces vins de pays froids et d’air pur qui vous rendent tout ce qu’ils ont pris, bien poliment.
Et puis, plus bas, la Toscane quand même, parce que oui, à la fin. Au nord de Lucques, la Tenuta di Valgiano à Laura di Collobiano, ses vignes en bio-d, ses vins profonds et fruités, envoûtants et personnels. Plus au sud et à l’est, la Tenuta di Arceno, un super-toscan de cépages bordelais fait par Pierre Seillan, l’homme qui vaut sept fois 100 points chez Parker pour son vin californien, le micro-vignoble des Rogosky qui produit il-caberlot, un vin unique, rare, miraculeux. Plus au sud et à l’ouest, la Maremme et ses latifundia, ces grands domaines en polyculture, comme le Castello del Terriccio et son fameux lupicaia, la collection complète des bolgheri. Tellement de vins différents à en attraper le tournis. Et encore plein d’autres, évidemment, des centaines. L’Etna, oui aussi, et le sud de la Sicile vers Noto. L’Italie, c’est pas comme la France, mais pas moins bien. L’idée, c’est la curiosité, moteur de l’amateur. Pour ce faire, le vin est une fusée inter-galactique dédiée au voyage. Comme la sorcière son balai, enfourchez votre verre et promenons-nous par les collines et les vallées, passons les rivières et les forêts, volons au-dessus des campaniles et des oliveraies, planons. Ne bouclez pas un bagage, oubliez EasyJet. Dégainez un flacon, un tire-bouchon, un bon voyage.


Les photos : le Piémont, mi-novembre 2011, par mes soins et mon iPhone.

Ceci est un billet destiné à l’animation de blogueurs plus connue sous le nom
Les Vendredis du vin, thème : le voyage. Ben, oui. J’ai bon ?
Lien vers Du morgon dans les veines, le blog de Guillaume Nicolas-Brion-Président, en charge de ce 42e Vendredi et pensionnaire à l'année de la colonne de droite de ce blog, rubrique Tous ceux que j’aime.

Pour le blog des Vendredis du Vin, c’est par ici

mardi 24 janvier 2012

Vin "nature" et Tupperwine


Hier soir, j’avais Tupperwine. C’est un format de dégustation inventé et animé par Fabrice Le Glatin, l’animateur du blog Vin sur vin. Il y avait une grosse vingtaine de personnes réunies autour d’un thème « vin nature ». Deux blancs et trois ou quatre rouges. Dont deux, vraiment épatants. J’espère que ce sont de vrais « nature », les commissaires politiques en charge de ça ne manqueront pas de me le faire savoir, le cas échéant, par tous moyens à leur convenance.
Allez, assez ri.
Si le premier blanc ne m’a pas fait tomber de ma chaise (en plastique), tant il était dans le droit fil de tout ce que je déteste dans la mouvance « nature » et malgré sa glorieuse provenance, le second était très étonnant. Un vin de l’Aude, la cuvée Laïs d’Olivier Pithon, en magnum. Un assemblage 50-50 de maccabeu et de grenache blanc, des vraies qualités de grand vin, complexité et longueur, un vin peu acide, presque tendre. Une petite merveille, j’en veux encore. Mais le problème des Tupperwine, c’est que Fabrice ne pousse pas le concept Tupperware jusqu’à sortir les bons de commande à la fin, pour d’obscures raisons auxquelles je ne comprends rien. Pourtant, j’aurais bien ajouté un carton du beaujolais qui a suivi. Un simple beaujolais-village, du domaine des côtes de la Molière, dans le millésime 2002. Toutes les qualités du gamay quand c’est bon, bien fait, bien attendu. Le fruit et la structure, l'ampleur.


Sinon, c’était Tupperwine as usual. Fabrice, en grande forme toujours, très pédagogue, qui fait partager comme personne ses enthousiasmes, sans dire de bêtise ou d’impropriété. Fabrice qui anime, fait le service, va chercher les plateaux de fromages et de charcuteries entre deux verres, infatigable. Des verres en verre (Spiegelau n°3, modèle pro pour la dégustation), des vins servis dans des carafes du même métal.


Une assistance agréable et attentive, des questions intelligentes et les réponses qui vont avec, dans une ambiance bienveillante. Le tout au milieu des pierres historiques de Grains Nobles, un bel endroit dédié dans le cinquième arrondissement de Paris. Un grand bain de fraîcheur, en somme. Et l’on ne comprend pas bien ce que certain mauvais coucheur trouve à lui reprocher, il serait bien incapable d’en faire autant.


Le blog de Fabrice, ici.
Plus sur les Tupperwine,

dimanche 22 janvier 2012

La Saint-Vincent 2012, vue d'ici


Il y a cinq, vingt, cent façons d’honorer Saint-Vincent. Piétiner dans le froid polaire sur la côte (de Nuits, pas d’Azur), glisser dans le brûlant des nuits catalanes, lire un texte assez sublime. Cette année, comme on ne me reverra pas de sitôt avec les pieds gelés et que BCN airport n’est pas (pas encore, peut-être) une destination familière, j’ai choisi de chausser mes lunettes et de m’enthousiasmer pour un morceau de belle écriture. Ce qui, au fond, me va très bien.
Il s’agit d’une carte de vœux reçue de Pierre-Emmanuel Taittinger, président des champagnes ainsi nommés. La maison Taittinger, Rémoise avec force, a depuis longtemps contribué à l’entretien de la cathédrale. C’est une jolie façon d’engloutir des bénéfices et d’affirmer des convictions. Pierre-Emmanuel, qui doute de tout sauf de Dieu et, sans doute possible, de ses champagnes, n’est pas n’importe quel chef de maison. Il a une façon toute personnelle de cumuler les talents. Est-ce lui qui a écrit ce texte ? Un rédacteur par lui inspiré ? Peu importe, c’est lui, c’est tout.
Le voilà, le texte.
« Cathédrale notre mère
Pourquoi les hommes ne construisent-ils plus de cathédrales ? On les admire cependant, comme autant de montagnes qu’on n’oserait plus gravir. Paroxysme de la foi, paroxysme du lien collectif avec Dieu. Naïveté d’aimer et de rendre grâce. C’était il y a 800 ans. Plus nous sommes riches, plus nous sommes petits. Notre issue se trouve dans la quête, comme celle de la pièce pour les grands clochards, témoins de Jésus sous les portails. Aujourd’hui, nous conservons, entretenons ces pierres intelligentes de la Cathédrale de Reims irradiantes de joie. Soupirs de générosité… Cantates pour une rédemption…
L’évêque Rémi, Clothilde, Clovis, nos rois et reines, Jeanne, Henri Deneux, Monseigneur François Marty, Conrad Adenhauer, Charles de Gaulle, Marc Chagall, et quelques autres sont les lutins de sa gloire.
Dans ma famille, mon père Jean ainsi que mon oncle Claude ont dans leurs fonctions respectives, beaucoup aimé Notre Dame de Reims et l’ont aidée chacun à leur manière de façon profonde et sincère.
Rêver leurs traces au sein de l’entreprise Taittinger est une exigence. La Cathédrale, mais celle de Reims, c’est l’esprit du tendre, de la main, du savoir-faire. C’est une montée en pétillance, tel le bon champagne.
En pensée avec cette grande famille des Comtes de Champagne, Thibaut IV le Chansonnier avait 10 ans ce 6 mai 1211, nous avons préparé dans le fief de son âme d’enfant, quelques flacons d’espoir. Espoir que dans l’indispensable et si précieuse naïveté des hommes, lorsque l’étincelle de Dieu féconde, la question de l’existence obtienne son évidente et toujours miraculeuse réponse. »

Pour fêter ça, et Saint-Vincent, j’ai mis au frais une bouteille de Prélude, cuvée spéciale de Taittinger. Pour l’élégance et la finesse de ce vin. C’est ma très modeste contribution à ce dimanche.

La Saint-Vincent des matins glacés, c’est ici
La Saint-Vincent des nuits chaudes, c’est

jeudi 19 janvier 2012

1855, liquidation avant fermeture définitive ?


Sans être exagérément moqueur, force est de constater quelque chose qui ressemble à un mouvement de panique chez 1855.com. Leur opération promotionnelle annuelle tourne à la grande braderie. -70 %, c’est beaucoup. Tous les professionnels savent bien qu’il n’y a que dans la restauration que l’on voit des marges pareilles. Donc, en l’occurrence, il s’agit de ventes à perte.
Me trompe-je ? Si un négociant ou un détaillant a un avis contraire, je serais ravi de l’entendre. Là, vous pouvez acheter du château-marjosse, le vin perso de Pierre Lurton (Yquem, Cheval Blanc) à 1,95 euros au lieu de 11 euros. Il doit être content, lui. De la même manière des vins de Chapoutier ou Marionnet sont proposés à deux et trois euros. D’autres, des grands, à moitié prix ou moins. Coutet à Barsac à 14,95 au lieu de 47,50. Dommage, j'en aurai bien rentré deux caisses, moi.
Quel est l’objectif d’une telle opération de déstockage ? Faire de la place dans
les entrepôts de la maison ? Nan, c’est pour rire. Faire de la trésorerie à toute allure ? Pourquoi faire ? S’agissant de tout autre, on ne se poserait même pas la question. Avec 1855.com, on se pose toutes les questions, avec une pensée pour le train d’actions en justice intentées par des clients lésés. Avec une pensée pour tous ces amateurs. Reverront-ils jamais leurs vins ou leur argent ?

L'image : capture d'écran du mail d'alerte reçu de 1855.com. Pour faciliter
la lecture, cliquez sur l'image et elle va s'agrandir.


Pour lire d'autres articles sur 1855.com, cliquez ici ou allez voir Jim's Loire,
le site en anglais de Jim Budd, .

mardi 17 janvier 2012

En Bourgogne, Pacalet a beaucoup à dire


Philippe Pacalet est un drôle d’asticot. Il se déplace dans le mondovino en pratiquant le pas de côté. Il dit des choses inhabituelles et les dit bien. Ce n’est pas, pour autant, un beau parleur. Ses vérités, il faut les lui extraire une à une. Il vient de loin, un joli background, mais il ne commence pas par ça et si vous ne le savez pas avant d’arriver, ce n’est pas lui qui vous le dira. Après quelques blagues autour d’un verre d’eau, si, si, il lâche des bribes, « les méthodes ancestrales, ça me va, c’est pas de la nostalgie, c’est une base qu’on affine, on vient de quelque part et on va quelque part », il faudra du temps pour affiner, justement. Trois bouteilles, un chassagne-montrachet blanc, un pommard et un gevrey-chambertin. Des vins avec du caractère dedans. Des vins chers, il s’explique. « Je ne suis pas propriétaire des 9,5 hectares que j’exploite. Je loue cher. Je paie le rendement autorisé par l’appellation, mais ce n’est pas ce que je rentre. Si je paie pour soixante hectolitres par hectare, j’en vendange quarante à tout casser. Et je mets de l’argent dans les gens. Il faut du travail à la vigne. Moi, je mets la rafle dans les cuves, alors les produits sont interdits. Et mes vendangeurs sont les meilleurs, on récolte à pépin marron, le tri se fait sur pied, il faut des bons. » Au passage, ce sont 29 appellations qu’il vinifie sur ces 9,5 hectares.
Philippe compte le temps en lunaisons. Il en faut deux pour que l’assemblage des barriques en foudre permettent aux vins de se fondre les uns dans les autres. À propos, pas de bois neuf chez lui, « j’achète mes fûts d’occase chez François Frères, et au Domaine de la Romanée-Conti pour les fûts d’un vin. »
Tout ça, c’est le service minimum dans la description de son travail, il a d’autres préoccupations, ça se sent. Alors ? Vas-y : « Le problème, ce n’est plus la vieille bagarre entre le bio et le conventionnel… »
La suite en images.


Philippe Pacalet par BDTMedia

La photo : Philippe Pacalet pendant l'interview, photo Youri Soltys

jeudi 12 janvier 2012

Le prix du vin expliqué aux sceptiques


« L’Italie, ses vins. La France, ses blogueuses », billet publié sur ce blog le 21 décembre a provoqué un certain nombre de réactions, sur les vins surtout, évidemment. Dont un commentaire de Franck Bayard (très bon caviste en ligne découvert grâce au Vindicateur) qui mettait en cause les pratiques tarifaires de Jean-Emmanuel Simond. Celui-ci, qui n’a pas pu suivre le débat quand il a eu lieu, m’a demandé de publier sa vision des choses en une sorte de « droit de réponse ». Je m’exécute avec plaisir.

Le commentaire de Franck Bayard
"A propos de "l'excellent" Jean-Emmanuel Simond, il est à regretter que ses tarifs pros soient plus élevés que les tarifs particuliers en Italie....A telle enseigne que d'autres distributeurs vendent en France les mêmes vins, dont ceux d'Elisabetta, à des tarifs bien plus raisonnables, et que d'autres, ayant été choqués par ses marges, ont décidé de vendre en direct. Dommage....."

et

La réponse de Jean-Emmanuel Simond
Il n'est malheureusement pas toujours possible, même dans un monde ou certains frontières semblent abolies, de proposer dans un pays voisin (la France) des vins étrangers (italiens en l'occurrence) à un tarif équivalent à celui destiné aux particuliers dans le pays d'origine.

En tant qu'importateur, j'effectue un travail qui immobilise beaucoup de capitaux en m'engageant tous les ans à acquérir, avant de les revendre en France, des volumes importants de la production d'une trentaine de vignerons étrangers. Dans un pays si sûr de sa supériorité en matière de vins (notre fameuse arrogance, si souvent stigmatisée par nos voisins....), cela représente une gageure.

Les vins sont enlevés chez les producteurs et transportés aux frais de notre société Œnotropie en camions réfrigérés jusqu'à un local que nous louons dans un entrepôt en région parisienne où les vins sont conservés dans des conditions elles aussi optimales en termes d'hygrométrie et de température constante. Tout cela a un coût : transport, manutention, location d'espace dans un entrepôt et gestion des stocks par leurs soins, frais de douane et d'accises obligatoires (je précise que la législation impose le stockage de vins étrangers dans un entrepôt assermenté auprès des douanes, les revendeurs, cavistes ou restaurants qui n'auraient pas ce statut auprès des douanes étant passibles de poursuites et d'amendes lourdes), sans compter ensuite des frais de manutention, d'expédition et de livraison jusque chez les clients. Notre société travaille avec un franco de livraison assez bas, ce qui signifie que nous supportons également des coûts qui ne sont facturés à nos clients que lorsque les volumes ou la valeur achetée sont très faibles. En travaillant avec des salariés et des agents commerciaux, nous leur versons des commissions sur les ventes effectuées par leurs soins et intégrés dans nos prix de vente. Ainsi va le commerce.
A cela s'ajoute un travail long et fastidieux, dont le coût n'est pas négligeable, de services, de promotion, de représentation, de longue construction de l'image et de la notoriété des domaines dont nous nous faisons l'ambassadeur, ce qui passe par de nombreuses dégustations, des échantillons offerts aux clients, etc.
Je précise que les sélections de domaines et de vins que nous avons effectuées sont le reflet de notre goût et de l'intérêt que représente à nos yeux leur connaissance par des amateurs français. Il s'agit de choix de long terme, d'engagements personnels sur la durée envers des domaines pratiquement jamais distribués en France auparavant.

Vouloir dans ces conditions retrouver en France des vins au même tarif que ceux proposés en Italie par des producteurs aux particuliers qui viendraient acheter directement au domaine, cela me semble aller à l'encontre des impératifs de l'économie réelle et gravement méconnaître les réalités du commerce du vin et des intermédiaires qui en font partie intégrante.

À cela s'ajoute également le fait que des domaines étrangers n'intègrent pas toujours dans leurs tarifs des différentiels de prix suffisants pour permettre à leurs clients professionnels de consolider des marges suffisantes pour travailler dans les meilleures conditions. En quoi l'importateur étranger, qui achète à un tarif grossiste pour revendre à des professionnels à l'étranger, devrait-il être concerné par les choix tarifaires de ces mêmes domaines auprès des particuliers sur leur marché domestique ? Chaque domaine est libre de vendre ou non aux particuliers, et si c'est le cas, de fixer les prix comme il l'entend.
En tant qu'importateur, notre politique commerciale est claire, elle applique le même niveau de marge moyen à tous les vins que nous revendons, avec une marge dégressive lorsque les vins atteignent des prix plus élevés.
Les politiques tarifaires et les structures de prix diffèrent grandement d'un pays à l'autre. Permettez-moi à ce titre de rappeler ici l'incroyable différentiel de coéfficients multiplicateurs pouvant exister entre les professionnels français et italiens : un restaurant italien achetant un vin 10 € HT le revendra souvent 16 à 18 € sur table, alors qu'à prix d'achat équivalent le restaurateur français fixera allégrement le prix du même vins à 35, 40 €, voire parfois beaucoup plus.

Notre travail n'est pas celui d'un agent. Nous achetons les vins, et les payons même souvent AVANT leur enlèvement dans les domaines. Lorsque vous supportez des stocks destinés à servir au mieux de nombreux clients (près de 25 000 bouteilles en permanence dans notre cas), vous ne pouvez pas casser vos prix et vous aligner sur les tarifs les moins chers. Sans compter qu'il existera toujours un marchand isolé, qui pour économiser 2 ou 3 euros insistera pour se fournir en direct et proposera en très petits volumes quelques bouteilles équivalentes à un prix inférieur au vôtre. Il n'est pas possible de plaire à tout le monde et le succès appelle toujours quelques jalousies.

Je regrette que Monsieur Bayard considère que nos marges sont choquantes. Il ne fait sans doute pas le même travail que nous.
Pour être parfaitement transparent, Oenotropie propose le teroldego 2008 de Foradori à 12,70 € HT la bouteille aux professionnels, ce qui doit permettre à nos clients cavistes de le proposer autour de 23-24 € TTC prix de revente aux particuliers. Et cela sans prendre en compte des remises quantitatives conséquentes que nous proposons à partir de 36 ou 48 bouteilles achetées sur ce vin, ni les échantillons ou les frais de port offerts à nos clients. Que ce même vin soit parfois disponible en Italie à un prix inférieur est une situation normale, même si cela doit déranger des marchands français qui ne prennent pas en considération les usages locaux et les choix commerciaux des domaines sur leurs marchés domestiques.
Lorsque qu'il évoque "d'autres distributeurs", Monsieur Bayard fait sans doute référence à sa propre activité marchande. Si Monsieur Bayard considère qu'en vendant ce même vin à 21-22 € TTC il met ses clients à l'abri des marges choquantes que nous pratiquons, c'est son droit de l'exprimer. Mais lorsqu'il s'en plaint auprès du domaine, il ne fait pas preuve de lucidité ni d'un grand respect envers le travail qui a pu être accompli par nos soins.
En France, les cavistes ont l'habitude de travailler avec des producteurs français qui, si ils vendent également aux particuliers, organisent un différentiel suffisamment important entre ce prix particulier et le prix caviste, bien moins important : diversification des réseaux de distribution, volonté de protéger les revendeurs et de leur permettre de travailler avec des marges conséquentes et légitimes. Malheureusement, hors de France, ces habitudes commerciales n'ont pas forcément cours. Il arrive que certains domaines ne proposent leurs vins qu'avec 2 ou 3 € d'écart entre le prix professionnel et le prix pour le particulier qui viendrait acheter à la propriété. Ce sont là des choix tarifaires qui sont propres à chaque domaine. Dès lors, le revendeur situé dans un autre pays peut parfois se retrouver perturbé lorsqu'il compare systématiquement les prix. L'importateur doit-il alors, pour faire plaisir à ceux qui sont si prompts à se plaindre, aller jusqu'à rogner ses marges au risque de perdre de l'argent ? Ce serait un choix néfaste, si il ne peut plus travailler correctement, il met en péril son activité et dessert le domaine étranger qu’il représente.

Compte tenu du travail fourni par le domaine Foradori et de la qualité éclatante et indiscutable de ce vin, je ne pense pas qu'Elisabetta Foradori soit choquée par le prix auquel ses vins sont vendus en France. C'est au contraire une valorisation évidente dont tout producteur soucieux de son image de marque doit se réjouir. Peut-être Elisabetta a t-elle été par contre étonnée d'apprendre que les cavistes français pratiquent des coefficients multiplicateurs largement supérieurs à ceux pratiqués par leurs homologues italiens, mais cela est une autre histoire, presque une différence culturelle.
Je ne pense pas non plus qu'un Français amateur ayant acheté ce teroldego chez un caviste ou l'ayant découvert au restaurant, se soit déclaré choqué par le prix auquel ce vin a été proposé, au regard de la qualité réelle de ce qu'il a trouvé dans la bouteille. Cela aussi, la justesse du prix perçu et l'adéquation à une qualité perceptible, c'est une autre histoire.

Nous nous efforçons de faire connaître le meilleur de l'Italie viticole sur le marché français, nous sommes sollicités en permanence par de nouveaux domaines qui souhaitent que nous les représentions en France. Le critère principal permettant à un producteur de juger du travail d'un importateur ne réside pas dans l'appréciation des niveaux de marge pratiqués par celui-ci, mais dans la qualité du travail et le suivi, la régularité des commandes passées pour développer la notoriété et l'image de marque d'un domaine et la diffusion de ses vins sur un marché étranger. Et si le domaine est satisfait de ce travail, il doit protéger l'importateur et lui donner les moyens d'effectuer son travail de qualité dans la durée. Mais cela ne calmera sans doute jamais les critiques et récriminations de certains marchands qui ne comprennent peut-être pas où se situe le plus juste intérêt des domaines efficacement représentés par l'importateur.

L'article original est ici et le site de Franck Bayard est . À titre d'information, voici l'adresse du site de Jean-Emmanuel Simond, mais il est normalement réservé aux professionnels et aux particuliers qui souhaitent acheter des quantités plutôt importantes.

La photo : le morei d'Elisabetta Foradori, un vin des Dolomites à découvrir de toute urgence.

mardi 10 janvier 2012

Le vin nature (quand il est bon)

Vindicateur, victime d’une cyber-agression, a rallumé la lumière et pour fêter ça, je suis ravi d’informer le monde tout entier que j’ai bu un excellent vin nature.
Vi. Nature, c’est-à-dire sans soufre ajouté, ni à la cuve, ni à la mise en bouteille. Pour en avoir goûté beaucoup qui oscillaient entre le bof et le pouah, je ne croyais pas que ça existait, un bon vin « nature ».



Il ne s’appelle pourtant pas « La tête à Toto » ou « Rhôôôllande ». Il n’est pas fait dans un chai douteux (il est de bon ton, maintenant, de ricaner des soucis d’hygiène, on aura tout vu). Le producteur ne tient pas de propos ébouriffants ou alter-mondialistes, en tous cas, il n’en fait pas commerce. Il n’a pas une grosse voix ni une gouaille de bateleur, il ne s’est pas trompé de métier, c’est un vigneron. Henry Marionnet, au domaine de la Charmoise en Touraine, un maître. Deuxième billet consécutif sur ses vins enthousiasmants, ça n’arrive jamais sur ce blog. En fait, je buvais ses vins nature sans m’en rendre compte, comme n’importe quelle pépette des Galeries Lafayette abonnée à FourSquare. Il y a longtemps que je suis un adepte des « première vendange » de Marionnet, c’est en général le meilleur rapport qualité-prix partout où il y en a. C’est également un vin nature, ce à quoi je n’avais jamais fait attention. C’est divin d’apprendre des choses, non ? Encore plus de l’avouer, je l’avoue.
Des travers habituels des vins nature, il nous a tout épargné. Au nez, le fruit est là et il est rouge, furieusement séducteur. La bouche est ample, goûteuse, de bonne matière. La finale est flatteuse. C’est suave, c’est généreux, c’est mûr. Et très désaltérant, cette qualité évidente et si peu souvent croisée. Dans son édition 2012, le Bettane+Desseauve disait ceci, rêveur l’espace d’une ligne : « Si tous les gamays du monde avaient la tendresse florale et la gourmandise de tanins de cette entrée de gamme… » Les bouteilles de Marionnet ne touchent jamais la table, ouvertes et bues aussi vite. Ce gamay de Touraine (5,60 euros) ne titre que 12 degrés, ceci explique aussi cela. C’est seulement après m’être délecté d’un premier verre que je me suis penché sur l’étiquette et que j’y ai découvert la mention « sans soufre ». En fait, j’étais ravi de voir que oui, on peut y arriver. À le faire. Et à le boire. Vite, un autre bon vin nature. Y a quelqu’un ?

Pour vérifier que tout va bien chez Vindicateur, c’est ici.
Pour passer commande chez Marionnet, c’est .

dimanche 8 janvier 2012

Le vin blanc du bonheur


C’est un déjeuner de travail, trois personnes en réunion, quelques babioles en conteneur plastique, une douceur ou deux pour oublier et un petit vin pour faire glisser. C’est un blanc 2010, appellation touraine, de Henry Marionnet, dans sa gamme Vinifera. Un vin issu de vignes de sauvignons plantés franc de pied en 2000. Une méthode culturale à l’ancienne (d’avant le phylloxéra) et veillée comme le lait sur le feu par les autorités en charge. C’est un vin rare, un seul hectare en production.
Ce vin présente tous les symptômes du bonheur le plus facile du monde, simple comme un coup de blanc. Au point d’arrêter la conversation, de repeindre en rose et bleu un moment qu’on attendait plutôt gris. C’était l’été, le bureau et son mobilier convenu prenaient des allures de tonnelle, en tendant l’oreille, on distinguait très bien le murmure de la fontaine sous le platane devant la maison, cette rentrée sous le brumisateur de janvier n’existait plus. Un vin qui pose un sourire sur les visages, la bouteille vidée. Ce vin-là, oui, celui dont on rêve toujours. Celui qui représente 99% des demandes des clients dans les restaurants (vous zavez pas un p’tit blanc sympa ?), cet espoir régulièrement déçu. Merci, grand monsieur Henry.

La photo : le vinifera blanc de Henry Marionnet, entre papiers et stylos. Il vaut 15 euros au domaine, un rêve.

vendredi 6 janvier 2012

Classement des blogs : BonVivant deuxième


C’est la plus belle des positions puisque me voilà installé dans le sillage délicieusement aromatique de Miss Glou Glou, les yeux mi-clos, un sourire enchanté au coin des lèvres. Super-Glou est l’inoxydable première du classement ex-Wikio maintenant « e-buzzing », c’est le nouveau nom. Deuxième, c’est moi le dauphin et c’est peu de dire que ça me fait plaisir. Un plaisir simple, léger, du même niveau qu’une belle courbe en moto, incliné à 45 degrés, l’adrénaline en moins, mais quand même. Ou une belle gorgée de trévallon dans un millésime amorti, ce genre de kif, comme dirait l’autre idiote.
Bien sûr, l’objectif reste la première place, toujours, c’est pareil au feu rouge. En même temps, que faire contre Super-Glou ? On ne lui veut pas de mal, pour commencer. On l’adore, en plus. On a passé une année magnifique, en grande partie grâce à elle. C’est cornélien.
La suite du classement ? Grâce à l’excellent Vincent Pousson et son affaire Miller-Campo, un blog classé monument historique a dégommé mon cher Winepaper du podium, cela ne durera pas. Les autres ? Olif, iDealWine, Œnos confortent. Vindicateur progresse. Into the wine aussi. Miss Vicky Wine est là. Tout va bien. L’année peut commencer.

jeudi 5 janvier 2012

Qu'est-ce qu'on boit avec le homard ?

Attention, là, on entre dans le gore le plus éprouvant. Regardez comment un type, par ailleurs sympathique et bien considéré par sa belle-mère, vient à bout d’un homard qui n’avait fait de mal à personne. Quand les choses se passent comme ça dans les belles maisons, imaginez le secret des abattoirs. Ça fait peur aux enfants.
Tout ça pour tenir la main à un clos-de-tart 90…
Âmes sensibles s’abstenir, bien sûr.

lundi 2 janvier 2012

Clos-de-tart, L’Incompris & vœux & zou

Dîner le 31 chez des potes, Stéphane et Pascale, leur nouvelle maison trop bien, avec un autre couple d'amis très chers, quoique de gauche. Enfin d'une gauche qui permet de rester amis, mais agaçants, mais drôles, la vie, quoi. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai (presque) que des amis de gauche. Enfin, si, je sais pourquoi.
Il y avait aussi la nouvelle amie Claire (celle qui, grâce au ciel, a une boite aux lettres) avec son mari Hubert qui l'a séduite en trois mois avec 90 cartes postales de Mathurin Méheut, peintre prolixe et breton. Une par jour, pas deux pareilles, un travail de titan, fallait vouloir. Si vous avez un projet, vous n'êtes pas obligé de faire pareil. Mais enfin, là était le bon plan. Comme quoi, hein ?
Nous nous étions croisés peu de jours auparavant dans une rue de La Trinité, devant une maison de retraite finement baptisée Tal-Armor (t'as l'air mort). Déjà, tu rentres là, tu sais pourquoi. Après quelques minutes à ricaner, nous étions convenu d’un menu et des vins qui vont avec. Des champagnes, blanc de blancs et millésimé 2000, assez insignifiants à la fin. Un alsace grand cru d’une parfaite finesse, dont j’ai oublié le producteur et le millésime, un magnum de sainte-roseline rouge dans un grand millésime (07), excellent, mais infiniment trop jeune. Quand même bien à sa place avec le homard. Pour ceux que ça intéresse, les plus cruels d’entre mes lecteurs, j’ai la vidéo du massacre des quatre homards bleus avec on-line les commentaires de l’assassin. Mais je ne peux pas publier ça comme ça, j’en connais une ou deux qui pourraient s’évanouir. Après le homard, avant le fromage, clos-de-tart 90. Voyage dans l’immensité, silence recueilli, on flottait au paradis.


Flash-back
Une réunion que j’avais provoquée, l’hiver dernier. C’était dans les murs du Clos de Tart, à Morey-Saint-Denis. Il y avait Sylvain Pitiot, Jean-Nicolas Méo, Louis-Michel Liger-Belair, Gérard Boudot (le grand homme des puligny-montrachet d’Étienne Sauzet), et Michel Bettane. Longue conversation à table et suite de millésimes du clos-de-tart, un moment de grâce et de wine-intelligence de première qualité.
Retour au réveillon
Un vol d'enfants s'est abattu sur la table juste à la fin du clos-de-tart 90, nous étions tellement heureux que nous les avons bien accueillis. Ouf. Trois minutes avant, au milieu du verre, y avait malentendu. En fait, il était minuit, nous avions des choses à nous dire, comme chaque année à la même époque. Ceci fait, L'Incompris 02 de Brigitte Jeanjean a accompagné à merveille un dessert d'agrumes marinés dans leur jus pendant tout l'après-midi. C’était un grand vin aussi celui-là, dans un registre inhabituel (cette couleur, photo ci-dessous) et, champagnes mis à part, nous étions bien contents de l’éclectisme de la sélection des vins de ce dîner.



Et vœux
Happy douze et que la vie vous soit douze aussi.

Et zou



Les photos : de haut en bas, clos-de-tart 90, L'Incompris 02, et ce panneau trouvé sur le site TumblR de mon blog chouchou A girl called Georges, lien dans la colonne de droite, rubrique Tous ceux que j'aime

dimanche 1 janvier 2012

Montus 2000, l’oubliée de la semaine


En publiant mon rapport de fonds de verres de la semaine dernière, j’avais oublié l’une des (sinon la) plus belles bouteilles de l’entre-deux-tours. Le montus, madiran 2000 d’Alain Brumont. C’est idiot, parce que voilà bien un de ces bonheurs souples dont toute la vie devrait être pavée, mais ce n’est jamais le cas. Ouvert et carafé trois à quatre heures avant de passer à table, c’est le genre de flacon qui lave tout, du sol au plafond. Il s’agissait là de la « cuvée prestige » du château Montus. Elle a été créée en 1985 à partir d’une sélection parcellaire qui avait mis en lumière les qualités particulières du tannat, le cépage replanté par Brumont, à cet endroit et qui constitue seul cette cuvée. Un vin puissant, mais d’une grande élégance, rien de la rusticité à laquelle on croit devoir s’attendre, riche, d’une bonne évolution pour sa dizaine d’années. Une ambiance bordelaise avec un fruit italien, en un peu plus tannique. Coefficient de torchabilité : max avec la cuisine qui convient.

J’emprunte avec volupté le terme « coefficient de torchabilité » au blog rive-gauchiste Du morgon dans les veines (lien dans la colonne de droite de cette page, rubrique Tous ceux que j’aime)