Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 21 juillet 2014

J’ai arrêté de fumer, saison 2

Le jour où j'ai décidé d'arrêter de fumer



Rappel des épisodes précédents
J’ai arrêté de fumer il y a un an avec une cigarette électronique.

Quoi de neuf ?
Le bel édifice tient debout et je n’ai pas fumé une seule cigarette depuis 13 mois et demi.

Fastoche ?
Non, pas du tout.

On croyait que si ?
Moi aussi. Mais non finalement. Les six premiers mois velours, les six suivants durailles.

Sur la terrasse de l'appart avec une copine. Avant.

Mais alors la e-cigarette ?
Tout ce petit matériel est impossible, foireux, mal conçu, plein de bugs, mais enfin, vaille que vaille, il fait le boulot. Je suis maintenant à zéro en nicotine (on trouve presque toutes les charges nicotine de 0 à 23 mg). Tout semble aller bien et certains jours, c’est plus difficile que d’autres. Mais j’ai enfin réussi à casser toutes les habitudes liées à la conso de tabac. Café, sortir de table, vin et/ou spiritueux. Je ne descends plus à chaque gare sur le trajet Paris-Libourne pour aller me faire engueuler par les contrôleurs non-fumeurs pendant que les contrôleurs fumeurs fument. Les filles préfèrent.

Mais c’est bon, la e-cigarette ?
Pour tous ceux d’entre vous qui ont déjà fumé un assemblage serpillière-carton mouillé, pas de surprise, c’est un peu le goût des vins qu’on essaie de vous fourguer dans certains bistrots parisiens. Pour les autres, oui, c’est absolument dégueulasse. Mais, au fond, ce n’est pas pire que la trente-septième marlboro light du jour ou l’innommable première du matin. Difficile de hiérarchiser ce genre de mauvais goût.

Et ça vaut quand même le coup d’arrêter ?
Ça, c’est un choix entre toi et toi. Déjà, ça vaut le coût, mais ne parlons pas d’argent, les comptes sont faciles à faire, c’est chacun le sien. Un paquet par jour à sept euros le, ça fait 2 500 euros par an. Deux paquets, c’est le double.
Pour le reste, oui, c’est magique d’arrêter de fumer. Il y a même des moments, des jours entiers parfois, où tu oublies que tu as fumé dans ta vie. C’est royal. D’autres moments exigent un effort. Pas gigantesque, mais quand même. Bien sûr, pas question de craquer.

Quand t'arrêtes de fumer, tu peux faire du sport, par exemple

Et pour la dégustation de vins ?
D’abord, moi, je ne déguste pas, je goûte ou je bois. N’étant qu’un piètre dégustateur, ça n’a pas eu beaucoup d’impact sur mes jugements et j’apprends patiemment un nouvel ordre des papilles. Le grand choc est olfactif, d’abord. C’est la libération des narines, comme dirait un cocaïnomane repenti. Je sens tout en mieux quand c’est bon, mais le pire me saute au nez beaucoup plus vite aussi. Et pas que dans le vin. 

Es-tu un héros ?
Non.


La suite dans six mois.






jeudi 10 juillet 2014

Le vinocamp en trois services

Le Vinocamp, je ne fais pas ça tous les jours. Destination Lisbonne avec un joli programme, d’accord. Et retrouver tous les cinglés que j’aime bien, les vino-geeks drôles et déjantés, les blogueuses dingues. J’ai bien fait de venir.

Le liège juste avant le bouchon


Premier service, le bouchon 
Visiter une forêt, 2 000 hectares assez éclaircis, le chêne-liège à tous les âges, comprendre l’extrême complication de cette histoire de bouchons et opter pour le bouchon, ce produit de luxe. Le chêne-liège, ils lui font la peau tous les neuf ans, ce qui en fait une plantation très patrimoniale, on n’est pas dans la sylviculture intensive. Savoir que seul le meilleur est réservé aux bouchons, soit 30 % de la production. Le reste va à la déco, l’ameublement, le bâtiment, l’industrie. Nous avons parcouru les gigantesques espaces où sèchent les plaques de liège, c’est très beau et on voit à l’œil nu ce qui est de qualité et ce qui l’est moins. C’est aux producteurs de vin de faire l’effort, les consommateurs et moi, nous sommes d’accord. Le bouchon en liège, je suis pour.

La bouteille de Siza et son "étiquette" sérigraphiée


Deuxième service, le salon des vins 
Il paraît que c’est le genre d’événement qui n’arrive jamais à Lisbonne. On est à l’étage d’un hôtel de bon niveau. Une quarantaine de producteurs portugais présente des cuvées variées. Vins rouges et blancs, muscats, portos, effervescents. Quelques merveilles, dont un blanc de la Quinta de Romaneira, un rouge sublime qui s’appelle Siza, un muscat de Setubal d’une très parfaite suavité, ce genre de choses. Très impressionné par la foule d’amateurs, comme toujours et le haut niveau de l’organisation, le confort pour le visiteur.

Le Douro vu des plus hautes vignes de la Quinta do Noval


Troisième service, Porto et la Quinta do Noval 
Quitter Lisbonne, bonjour le soleil de Porto, plus au nord. Se retrouver vite dans le Haut-Douro, regretter un peu le voyage en train déjà fait une fois et tellement aimé, ce tchou qui longe la rivière en faisant un bruit de conquête de l’Ouest. Une belle dégustation à Noval. Les vins secs de la propriété, tous les portos dont le Nacional 2012, un vin exceptionnel issu d’un jardin de vignes franches de pied, une rareté. Et, au énième voyage, tout comprendre enfin des subtilités du porto, les tawnies et les rubies, les colheitas, les vintages de déclaration générale et ceux de quinta. C’est compliqué ? Il suffit de se concentrer deux secondes et d’avoir quelqu’un qui vous expliquent les choses clairement.
Au Portugal aussi, on a une grammaire et une orthographe des vins et pour comprendre, il faut apprendre. Rien de nouveau, sauf pour les bacheliers du millésime 2014, bien sûr.

Le plus de plus
Pendant ce voyage, j’ai rencontré le célèbre Mr. Lung. Son site chic, ici. C’est pas juste un blog food, encore et encore. D'ailleurs, ce site s’appelle Orgyness, c’est dire. C’est aussi un endroit où l’auteur partage des opinions tranchées et c’est rare.

Complément d'enquête
Le salon de vins à Lisbonne était organisé par Adegga, la team d’André Ribeirhino et c’était très pro. Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, mais croyez-moi sur parole. Pour un visiteur, tous les détails étaient en ordre de marche pour faciliter la vie et je rêve de trucs équivalents pour le Grand Tasting. Nous verrons si c'est possible.