Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



dimanche 14 septembre 2014

Isabelle Saporta, ce sont les blogueurs
qui en parlent le mieux

C’est très voluptueux de savourer l’unanimité qui se fait entre quelques farouches blogueurs en général plus prompts à s’entre-dévorer sur tel ou tel sujet d’importance qui agite le mondovino.
Là, un choix :
ces blogueurs savent reconnaître l’imposture
ou
ce n’est pas un sujet d’importance
ou
les deux.
Bref, l’auteur du piteux Vinobusiness qu’on retrouve demain à la télé fait un bide. Sauf, naturellement, chez les pros de l’émotion indignée. Un genre en perte de vitesse.

Sandrine Goeyvaerts, caviste à côté de Liège, blogueuse de l’année de la RVF, son blog, qui se fait traiter de féministe par Isabelle Saporta sur Facebook n’a pas publié un billet tonique parce que : « Moi, motus: j’aurais bien trop peur que son auteure me traite encore de féministe (sic, en 2014 une femme utilise "féministe" comme épithète disqualifiante)(voilà voilà). »
Mais sur les réseaux sociaux, elle a posé sèchement le problème et a livré des avis très tranchés. Je suis bien d’accord avec elle.

Nicolas Lesaint, directeur technique du château Reignac, vigneron-blogueur sincère, s’est agacé des propos tenus dans le film par son auteur. Particulièrement ceci :
« Quand la météo est peu clémente, les viticulteurs ont une excuse toute trouvée pour utiliser massivement des pesticides »
Ah, ah, ah, elle est géniale.
Extrait de la réplique de Nicolas :
« Rien que ça, ça m'énerve, rien que pour ça, ça mériterait que tout l'ensemble soit discrédité. Comment chercher à expliquer, puisque l'exercice est celui-ci, une problématique de fonctionnement de notre viticulture actuelle, si d'entrée l'axe est biaisé et volontairement orienté vers une conclusion racoleuse, simplificatrice et caricaturale. » La suite de la même eau à lire sur son blog. Il se dégage de ce papier renseigné, intelligent et drôle que Isabelle Saporta fait le lit des prohibitionnistes avec une grande allégeance. C’est une proposition intéressante.

Vincent Pousson, grand pourfendeur des crapuleries, a détruit son clavier avec un billet définitif sur le sujet.
Extrait :
« De fait, on aurait pu se passer de commentaires infantiles ou infantilisant, tel celui sur les traitements de la vigne chez Dominique Derain (28'19"). "En Bourgogne, comme dans toute la France viticole (il y a des exceptions NDLR), la météo au printemps 2013 a été catastrophique. Mais même dans ces circonstances, Dominique Derain refuse de pulvériser des pesticides sur ses vignes. Il préfère faire confiance à ses bouses de vache si savamment préparées…" Ou quand elle nous explique qu'à Volnay (26'49"), "les produits chimiques sont proscrits". Ben voyons, c'est vrai qu'au printemps 2013, la bouse de vache avait réponse à tout ! »
On n’est pas tenu d’être d’accord avec tout, mais vraiment, là, chapeau.
Comment voulez-vous que j’y aille de mon billet sur ce désastre ? Ces trois-là ont fait très bien. Même Jacques Dupont, chroniqueur Vin de l’hebdo Le Point, pourtant preux défenseur de la dame, a lâché le désormais culte « le problème d'Isabelle Saporta, c'est qu'elle parle », aussi relevé par Vincent.
La messe est dite.
Le reste, la diffusion de ce film, le mal qu’il fera – ou pas – aux vignerons français, c’est la responsabilité de la direction de France 3. Moi, je vais plutôt remonter un angélus 96 que m’avait donné mon ami Daniel il y a des années. Je vais boire cette belle bouteille demain soir en regardant le débat qui suivra la diffusion du navet.
Allez, un dernier pour rire. C’est Isabelle Saporta qui parle dans le film :
« Jean-Luc Thunevin a accepté de me montrer comment sont fabriqués les grands crus. Il m'a révélé qu'ici, chaque bouteille de vin est composée du mélange de différents types de raisins, ce qu'on appelle les cépages. » L’énormité a été relevée aussi par Vincent.


22 commentaires:

  1. C'est ce lundi qu'on va pleurer dans les chaumières ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Préparez vos mouchoirs. Dans le genre dégoulinant de bons sentiments vaseux et d'approximations mensongères, on est au top

      Supprimer
    2. C'est vrai que ce ne sont pas les bons sentiments qui étouffent les grands de Bordeaux... Continuez à boire de l'Angélus qu'on vous offre et continuez à défendre votre petit monde des affaires et de l'argent qui se met à hurler à l'imposture dès qu'on pointe du doigt ses errements et qu'on ose prononcer le mot "bio" ou "sans soufre". Si vous étiez sûr de vous, vous ne dépenseriez pas tant d'énergie à contredire les pourfendeurs de vos généreux bienfaiteurs.
      Quant au vigneron qui épand de l'engrais foliaire à l'azote pour lutter contre le mildiou, soit il n'y connaît vraiment rien (l'azote est le principal aliment du champignon), soit il ment de façon éhontée.
      En tout cas, moi j'ai bien rigolé hier soir, mais sûrement pas aux mêmes moments que vous.
      Bien à vous.

      Philippe

      Supprimer
    3. Pour votre information (et vous avez besoin d'apprendre, visiblement), la Romanée-Conti et la plupart des grands vignobles qui assurent la renommée de la France dans le monde sont en bio, en conversion ou en lutte très très raisonnée. Donc, le mot "bio" est pratiqué couramment.

      Supprimer
    4. On peut ajouter que certains grand bordeaux sont en bio et ou biod (pontet canet, guiraud, rousset peyraguey).

      Supprimer
    5. Et Fonroque et Durfort-Vivens et d'autres encore

      Supprimer
    6. On peut aussi ajouter que le sans souffre n'est pas un gage de qualité : j'ai arreté d'acheter certains domaines chez des cavistes specialisés par ras-le bol de demander le remplacement d'une bouteille sur 3 ou 4

      Supprimer
  2. Mais comment peut-on autoriser la diffusion d'un reportage aussi mal construit et faux en très grande partie?
    Isabelle Saporta devrait sans doute changer de métier, le journalisme demande beaucoup plus d'investigations et de professionnalisme.
    En plus, en plateau, ce n'est pas la politesse qui l'encombre. Elle monopolise la parole et fuit le débat.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense qu'hier soir, elle s'est tiré dans le pied à aboyer comme ça.

      Supprimer
  3. Merci Nicolas de rassembler les critiques justifiées contre une telle arnaque journalistique.
    Malheureusement le montage pernicieux des images et des mots va réussir à tromper beaucoup de français qui n'en savent pas autant que nous sur le monde du vin.
    Il y quand même une justice : les audiences sont mauvaises avec moins de 5% de parts de marché. Les Français ont préféré "L'Amour est dans le Pré" à "La honte est dans la vigne" ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le faible score est une bonne nouvelle. Finalement, l'énervée a fait pschitt

      Supprimer
  4. Tu as déjà fait le prime sur une grande chaîne toi ?

    mon analyse ici :
    http://lapassionduvin.com/phorum/read.php?29,842394,880584#msg-880584

    RépondreSupprimer
  5. Non, mais 5 % ça m'irait assez bien.
    Dépité je suis, car je dois bien avouer en lisant les commentaires ici ou là, mon trouble devant la faiblesse del 'argumentaire que ce soit des pros ou des antis. On en reste au niveau de la brève de comptoir, du lieu commun dans lequl il est si facile de tomber : entre le discours poujadiste à deux balles et l'opposition biocon, il me semble qu'il y a de la place pour un débat intelligent.
    J'en viens même à me dire en lisant les réactions qu'on a dû truquer la télé de certains tant il ne semble pas qu'on ait vu la même émission : entre mauvaise interprétation et lieux communs, d'un côté ou de l'autre (comme si d'ailleurs il ne pouvait y en avoir que deux !), ça rase les vers de terre.
    Grosse fatigue, mon bon Nicolas, certes prétentieuse, mais grosse fatigue quand même. Allez fais moi plaisir, même si on n'est pas d'accord tous les deux, on doit être capable d'en parler différemment, non ?
    amicalement,
    Jérôme

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'accord avec toi. On peut en parler différemment. C'est ce que je m'efforce de faire sur ce blog avec des bonheurs divers, sans doute.

      Supprimer
  6. S'il y a quelqu'un à qui reprocher quelque chose, c'est avant tout à France 3 qui n'a pas su mettre en place un vrai débat, suffisamment long pour remettre quelques formulations du film particulièrement biaisées.

    RépondreSupprimer
  7. Voici un commentaire de Michel Bettane, malencontreusement posté sur un autre billet :
    " Rappelons aux responsables de l'information télévisée pour leurs futures reportages sur le vin et son univers (si importants pour la culture française et son rayonnement dans le monde) qu'il existe encore dans ce pays (et pas seulement chez Bettane et Desseauve) des journalistes du vins compétents, connaissant leur sujet et qui éviteraient le désastre d'un reportage comme celui d' Saporta, capable par exemple de diaboliser l'oenologue conseil de son idole Thunevin -super compétent d'ailleurs et aussi idéaliste qu'on peut le souhaiter pour sa fonction- et de berner le public par des petites astuces méprisables de montage. Bettane. "

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est très anecdotique, mais j'ai bien aimé, lors du débat qui a suivi la projection du reportage, le sourire d'Isabelle Saporta lorsque l'un de ses contradicteurs lui a reproché de mélanger les choux et les carottes - nous avons besoin des deux, a-t-elle rétorqué ... humanité quand tu t'invites à la tv

      Supprimer
  8. On n'a pas attendu les levures sélectionnées ou les oenologues pour faire de grand vins. En revanche ils ont permis, et permettent encore, d'en faire moins de piteux.
    Quant au couplet sur les levures sélectionnées, la rétro olfaction et la différence de style avant et après 1970 ... comment dire ... c'est, au mieux, une aimable plaisanterie.

    RépondreSupprimer