Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 11 avril 2013

Les primeurs 2012 (4 et fin)

Comme chaque jour, la Semaine des primeurs est une longue route, de châteaux en dégustations. On retrouve les amis et on s’en fait de nouveaux. La vie, quoi.

J’ai retrouvé un bel endroit que j’aime bien, le château Montlabert. Une jolie maison, un petit parc, les vignes. De Montlabert, on voit très bien Cheval Blanc et La Dominique avec leurs chais spectaculaire ou en devenir. En attendant que la propriété soit dotée à son tour d’un nouveau chai signé Patrick Jouin. Saint-Émilion en parc architectural contemporain, c’est demain et ce n’est pas dommage. Propriété du Groupe Castel, Montlabert est aussi son étendard, sa vitrine. Dans le grand virage sur l’aile que prend le groupe pour aller vers plus de qualité, Montlabert est l’éclaireur à tous égards et le millésime 2012 est qualifié par le dégustateur B+D Denis Hervier « de meilleur vin jamais produit par la propriété ». L’avenir est rose. Enfin, si j’ose dire.




J’ai déjeuné au château La Couspaude, à Saint-Émilion qui fait un vin d’une belle régularité, millésime après millésime. C’est le flagship du groupe Aubert, présent dans presque toutes les appellations de la Rive droite et capable d’entrées de gamme de très bonne qualité, comme le château-labesse, bu et approuvé. La nouvelle génération prend peu à peu les commandes, trois cousins-cousines déterminés et, me semble-t-il, compétents.




J’ai dîné au château Lassègue, fief libournais de la famille Jackson et de la famille Seillan. Tout le monde était là, dans les salles à manger de cette belle maison, plantée sur la pente au milieu de son vignoble, l’un des plus beaux endroits de la région. À l’œil nu, on se dit que ces coteaux, ces combes et ces vallons sont fait pour les vignes. D’ailleurs, il n’y a guère de ratés sur cette côte bénie des dieux. Bien sûr, toute la production Jackson-Seillan était présentée en primeurs. Lassègue, Tenuta di Arceno en Toscane et Vérité en Sonoma. Mon préféré, c’est Le Désir que j’ai toujours pris pour le grand vin de Vérité. Pierre Seillan plaide pour les autres aussi, arguant du fait que certains assemblages mettent plus de temps à révéler leur potentiel, ce qu’on peut croire. Mais il y a une constante de vinification chez Seillan qui fait les tanins assez doux pour des primeurs et qui rendent la dégustation de ces bébés vins plutôt agréable. Lassègue, c’est comme une succursale de l’Amérique. On dîne tôt, on s’en va tôt, c’est reposant.




J’ai rencontré une icône du vignoble mondial, Peter Sisseck (Pingus). Grand pote de Silvio Denz (Château Faugères), ils se sont associés pour créer un nouveau vignoble à Saint-Émilion, Château Rocheyron. Sept hectares, premier millésime 2010. Un vin à la Sisseck, d’une précision infernale, d’un soyeux fou, d’une longueur interminable. Pour moi, c’est la grosse découverte de ces primeurs 2012.




J’ai changé de rive, enfin. Direction La Lagune, sa belle chartreuse et sa cuisine où il fait bon déjeuner. Pas de la-lagune à table, mais un la-chapelle 91 bien à sa place de star et un cornas 01 que j’ai adoré dans son élégance et son apogée. Ils sont arrivés, précédés par un chevalier-de-sterimberg, l’hermitage blanc de la même maison Jaboulet, autre propriété de la famille menée aussi par Caroline Frey, l’œnologue et la patronne de ces deux vignobles. Elle a eu l'occasion de rappeler à qui voulait bien l'entendre enfin : « C'est moi qui fait le vin ». Ce que je savais déjà, mais pas tout le monde. Un doisy-daene, beau barsac, a mis un terme à mes aventures en primeurs.

J’ai remercié chaque nuit la providence et la préfecture pour n’avoir pas barré ma route d’un alcootest vengeur. J’ai remercié chaque jour les attaché(e)s de presse (voir classement de la RVF) qui ont si bien organisé mon happy tour bordelais. Et je suis parti avec la perspective d'une diète sévère après ces jours très exagérés.



Le portrait de Pierre Seillan, ici 
Le portrait de Caroline Frey,

Mes autres commentaires sur la Semaine des primeurs, ici, et  

6 commentaires:

  1. Bien content que je partage ton opinion sur le vin Rocheyron qui m'a totalement bluffé.

    Sûr qu'il va en étonner plus d'un !

    Si tu permets que je chahute mon prof de français (toi) :
    "l’un des plus beaux endroits de la région"

    ce serait-y pas plutôt : "l'un des plus bels endroits" ???

    Tss… oeil et poutre !!!!

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    1. Rocheyron, grosse découverte, nous sommes d'accord.

      "l'un des plus bels endroits", c'est du luxembourgeois ?

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  2. Bref. Si j'ai bien compris, pour te voir quand tu passes en bordelais, il faut être rive droite ou jeune et belle propriétaire. Ok. C'est noté. M'en souviendrai. ;-)
    Tiens pour t'apprendre, rien à voir avec le shmilblik mais c'est beau quand même. http://vimeo.com/53823460

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  3. Bonne raison de toujours visiter ce blog, à chaque reprise, je suis agréablement surpris par le contenu, moi qui aime du bon vin, je suis plus que comblé par ces astuces.

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